À propos d’un témoignage que j’ai reçu …
- JORGE FERREIRA

- 11 sept. 2024
- 3 min de lecture

J’ai récemment reçu ce témoignage très touchant et très intéressant que je vous laisse découvrir. Je reviendrai dessus juste après :
Cher Monsieur Ferreira,
Je vous ai consulté il y a maintenant 3 ans et je ne vous remercierai jamais assez pour ce que vous avez fait pour moi.
A ce moment là, je vous ai contacté car je souffrais d’une phobie qui perturbait beaucoup mon quotidien : j’avais une peur panique des chiens.
Vous avez réglé le problème rapidement et je peux vous le dire maintenant : quand vous m’avez dit que j’étais « guérie », je n’osais pas y croire. On ne peut pas gommer autant d’années de peurs, d’émotions négatives et douloureuses en si peu de temps !
J’étais partagée entre impatience de croiser un chien et toujours la crainte de le faire.
Je me rappelle que les premières fois, quand je voyais un chien au loin, je ressentais de l’appréhension « habituelle » mais j’allais tout de même à sa rencontre et au final, sans aucune crainte.
L’appréhension qui était « inscrite » en moi a disparu sans que je m’en aperçoive puisqu’au bout d’un moment, je me surprenais à caresser un chien tout naturellement, comme tout le monde. Et quand j’ai réalisé ça, je me suis dit que j’étais enfin normale !
C’est très difficile à expliquer cette ambiguïté : on n’ose pas croire qu’on est guéri et pourtant c’est le cas mais il faut du temps pour l’assimiler.
Alors encore merci de m’avoir rendue « normale »; ma vie a vraiment changé grâce à vous.
En effet quand la phobie est aussi clairement identifiée et qu’elle s’est installée depuis très longtemps, on finit par croire qu’elle est indélogeable. Beaucoup de personnes finissent par se résigner et par accepter de vivre avec….
On emploie alors des stratégies d’évitement , on retient son souffle, on triche un peu avec la vie, et surtout on s’interdit de penser qu’on peut en sortir.
C’est une croyance qui limite fortement le comportement et entraîne souvent un manque de confiance et un découragement qui s’amplifie avec le temps.
Mais pour ceux d’entre vous qui acceptez la petite lueur qui permet d’espérer que la vie peut changer, alors on accepte de revenir sur son mal-être et on peut y travailler. On peut réduire voire annuler les effets d’une phobie, on peut faire disparaître sa phobie.
En effet, le cerveau fonctionne ainsi :
une croyance limitante entraîne une limitation des capacités
une croyance espérante décuple les capacités.
On peut ainsi rapidement perdre sa confiance en soi, mais on peut aussi rapidement la retrouver .
Les habitudes sont parfois tenaces et notre cœur a du mal à croire qu’on peut les changer.
Ainsi quand on va traiter une personne par EMDR, elle va reconnaître que le traitement a de l’effet et même parfois de façon spectaculaire, mais d’un autre côté le changement est tellement fort que l’on a du mal à y croire.
On a la preuve en soi que l’émotion liée au trauma est réduite ou devenue apaisée voire inexistante et en même temps on s’interroge : comment c’est possible ? Est-ce que ça va revenir ? Ça ne peut pas aller si vite ! Je n’y crois pas ! Je le sais mais je n’y crois pas. L’esprit valide la réalité, le cœur continue de douter.
Il faut laisser alors du temps aux patients, pour qu’ils dessinent dans leur tête des nouveaux chemins, entre «confiance en soi » et se lancer dans ce qui semblait avant impossible.
exemple : j’étais phobique des araignées.
Je constate que je n’ai plus peur .
Mais j’ai peur que ça revienne quand même .
Alors je me mets des nouveaux tests, j’affronte la réalité, je dialogue avec moi-même et progressivement je réalise, j’accepte et je m’approprie ma nouvelle vie et je me dis que j’ai raison de croire que ma phobie a disparu.
De la part du thérapeute, il faut donc prendre beaucoup de recul et laisser ce face à face entre le patient et lui-même s’établir à son rythme et sans intervenir . Chaque personne a ses délais et son temps de « guérison ».
Rassurez-vous. Il est normal de se poser des questions, d’être surpris et même d’avoir du mal à croire qu’on est guéri, qu’on avait cette ressource en nous depuis toujours.




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